Texte de la chanson |
Vive la chasse,
Elle surpasse
Tous les plaisirs
Qui charment nos loisirs,
Et la jeunesse
Redit sans cesse
Que son retour
Doit être pour l'amour.
Sur un sopha, toujours près de Clymène,
L'amour bientôt cède place à l'ennui.
Après la chasse, des bois il ramène
La douce ivresse et les ris avec lui.
Allons, courage,
Amis, notre âge
Nous fait la loi
De faire un bon emploi
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De cette. vie,
Trop tôt finie.
Courons aux bois
Mettre un cerf aux abois.
Tous nos chasseurs, levés avant l'aurore,
Ont pour la halte emballé bonne part ;
Et le son dur de la trompe sonore
Annonce au loin notre joyeux départ.
La meute crie,
Chacun s'écrie,
Et le piqueur
Armé d'un fouet vengeur,
Rend les chiens sages,
Et l'équipage
Arrive en paix
Au bord de la forêt.
Avec espoir, sur la fraîche brisée,
A Fulmino ! On lui dit reprenez.
La voie est froide, et, malgré la rosée,
En rapprochant il montre son bon nez.
Le cerf se lance,
Chacun s'élance,
Les chiens partis
Traversent les taillis
C'est une ivresse,
Chacun s'empresse,
Et nos chevaux
Sont fiers de leurs travaux.
Entendez-vous cette belle harmonie ?
De tous nos chiens admirez les accords ;
La bête fuit, et partout est suivie
Par la terreur, qu'alimentent vingt cors.
Le cerf se lasse,
Et sur sa trace,
Des chiens plus frais
Le suivent de plus près.
Dans ces alarmes,
De larges larmes
Sont les adieux
Qu'il adresse à ces lieux.
140-(4)-Il a revu les témoins de sa gloire,
Ces beaux vallons, ces taillis, ces grands bois ;
Endroits chéris où jadis la victoire,
Le couronna pour la centième fois.
A cette image,
De son courage,
Il sent l'ardeur
Renaître dans son cœur.
A la tempête
Veut faire tête,
A tout hasard,
Hélas ! il est trop tard.
En vain il a, dans sa course rapide,
De sa vigueur épuisé les ressorts.
Son jarret plie, alors il se décide
A faire encore d'inutiles efforts.
Ô cruelle heure !
Il faut qu'il meure,
Un fatal bain
Avance son destin.
Les chiens arrivent,
Les veneurs suivent,
Tous à l'envi
Entonnent l'hallali.
Suivons Diane et non sa pruderie,
Servons Vénus et Bacchus tour à tour;
Aimons, buvons, c'est le bien de la vie,
Amis chantons jusqu'au dernier jour.
Vive la chasse,
Elle surpasse
Tous les plaisirs
Qui charment nos loisirs ;
Et la jeunesse
Redit sans cesse
Que son retour
Fait triompher l'amour.
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